Mon premier semi: Le Semi Marathon d’Hackney

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Il y a une semaine, j’ai couru mon premier semi marathon.

Et pour cette étape importante dans mon parcours de runneuse, je tenais à le faire à Londres. Ma ville de coeur, la ville où je suis venue réaliser mes rêves, atteindre mes ambitions, mais surtout me challenger. La ville qui me donne de l’énergie et qui m’a donné quelques leçons de vie, la ville qui me fait toujours autant vibrer et qui ne cessera jamais de m’étonner.

Il y a encore 2 ans, me mettre à courir, c’était tout aussi probable que me diriger vers une carrière en finance, ou déménager en Allemagne, ou je sais pas, apprendre le chinois. (Je n’ai absolument rien contre tout cela bien sûr, vous comprenez l’idée). Avec le recul de mes 32 ans et en comparant toutes les expériences vécues ces 10/15 dernières années, déménager à Londres et travailler et vivre dans un nouvel environnement international, c’était un challenge beaucoup moins flippant à mes yeux que de me lever tôt le matin pour aller courir ou pire, faire un semi marathon.

Il y a encore 2 ans d’ailleurs, je n’avais même pas de baskets ou de vêtements de sports dignes de ce nom dans ma garde robe.  Mes premières vraies baskets, on me les as offertes pour Noël 2016 donc il y a 1 an 1/2, en prévision du 10km dans lequel je venais de me lancer avec mes cousins suite à un repas de Noël (surement un peu trop arrosé). 

L’été d’avant, je m’étais mise à la lecture du livre le Miracle Morning, (qui préconise de faire du sport le matin), j’avais démarré un nouveau poste que j’adorais, j’étais pleine d’énergie positive et je m’étais mise au sport. Yoga pour commencer et puis quelques sessions à la salle, un peu de course sur le tapis avant de me lancer au parc, le matin. 

Coachée par mon cousin marathonien et surtout, d’une grande patience, je me suis préparée pour ce 10 K en famille, dans ma ville d’origine. J’ai pris l’entrainement très au sérieux, j’ai bien aimé avoir cet objectif et cette régularité et rigueur d’entrainement, et le jour J, j’ai cru que j’allais mourrir à partir du 7ième km, mais largement aidée et poussée par mes coachs du jour, je l’ai fini. C’était assez laborieux, mais c’était génial. En rentrant à Londres, je me suis directement inscrite pour un autre 10K à Hyde Park le mois suivant. Il s’est mieux passé, mais j’était contente qu’il se finisse. Ce 10K, je l’ai fait avec des amis, dont une copine très sportive qui se préparait pour le semi d’Hackney. C’était la première fois que j’en entendais parler, j’étais impressionnée et j’ai lentement mais surement commencé à le mettre dans un coin de ma tête, même si je ne voyais pas comment je pourrais faire plus du double 1 an après.

6 mois avant

Fin décembre dernier, l’idée est ressortie au bureau. On était une petite dizaine à être partants pour ce nouveau défi pour bien démarrer la nouvelle année. Fin janvier, nous étions plus que 2 à prendre nos tickets pour le “Hackney Half“. Ce n’était que le début des surprises… Pas grave, j’adorais ma coéquipière qui était hyper motivée et motivante. 

Dès le grand froid hivernal passé, on a commencé à s’entrainer en suivant le programme de lucozade, la boisson des sportifs. Les débuts était plutôt faciles et fun, j’embarquais mes baskets en week-end ou en voyage. Je me suis donc entraînée durant mon week-end de 3 jours à Malaga ce qui m’a valu d’assister au sublime lever du soleil, j’ai fait mon premier 15K pendant un week-end chez mes parents ou j’ai pu profiter de Venise très tôt et donc à peu près vide (dur à croire vu le nombre de touristes).

Et puis il y a fallu courir plus souvent et plus longtemps. Certains matins, je redoutais les entraînements, je commençais à en avoir marre de courir, j’étais souvent complètement HS et parfois, je me suis demandée dans quoi je m’étais lancée. J’ai donc adapté mon alimentation, et j’alternais entre trainings intensifs et tranquilles.

1 mois avant: Premier gros coup dur. 

1 mois avant, ma copine s’est blessée. J’allais devoir le faire toute seule. Premier gros coup dur. Je comptais courir seule de toutes façons, mais démarrer avec quelqu’un et savoir qu’on est à 2, c’est différent. Je me suis demandée si j’allais le faire, et je me suis raisonnée. Une amie de longue date m’a aussi fait la remarque qu’il y a juste 2 ans je n’aurais jamais pensé être capable de le faire. Alors je me suis remotivée à fond, avec des hauts et des bas. Le running, c’est aussi (et surtout), une question de mental.

2 semaines avant: Pas si prête.

3 semaines avant, je me suis rendue compte que je n’avais fait qu’une seule course vraiment longue de 15K, et encore, je m’étais arrêtée quelques minutes. M’entraîner seule nécessitait beaucoup plus d’auto-motivation. Alors j’avais prévu une course longue durant le premier bank holiday de mai, 2 semaines avant donc. Ce week-end là, il faisait très chaud (les londoniens s’en rappelleront), j’avais fait la fête le week-end, et je me suis lancée un peu plus tard que prévu le lundi « matin ». La chaleur, le week-end de fête, mauvaise hydratation, c’était dur. Très dur. J’ai du m’arrêter tous les km à partir du 11ième. C’était mon footing le plus pénible depuis mon tout premier 10K. Pas terrible 2 semaines avant un semi marathon. Alors à partir du lendemain, je n’avais qu’une seule chose en tête: Etre prête pour le jour J. 

Je suis mise à surveiller mon alimentation, limiter les sorties pour privilégier le sommeil, et j’ai arrêté l’alcool 2 semaines avant. Je ne suis pas une alcoolique non plus, mais quand on vit en Angleterre, les occasions de verres et soirées par ci par là sont nombreuses. (Lisez l’article “Only in England” pour mieux comprendre…). Je me suis entraînée de façon sérieuse, j’ai enfin osé proposer à quelques copines de venir pour savoir que j’aurais du soutien, et le week-end suivant, j’ai fait un joli 17K. Le premier dans d’excellentes conditions. J’étais prête. 

La veille 

Quelques jours avant, le nombre de supportrices à commencé à réduire. Hackney c’est loin, 9h un dimanche c’est tôt, surtout pour voir des gens courir quand on est pas dans le truc, et puis chacun a sa vie et ses raisons. Normal. Mais bon, deuxième gros coup dur. La veille, j’étais un peu sur les nerfs, angoissée, déçue et démotivée. Ma coéquipière blessée certes, mais toujours ma partenaire dans cette aventure, m’a rassurée. Mes coachs de toujours s’y sont mis aussi. De toutes façons, j’allais le faire ce semi marathon. C’était l’un de mes challenges de 2018, hors de question de baisser les bras.

Encore une fois, le running, c’est aussi une question d’attitude et de mental. Avant, pendant, après. 

Le Jour J

Dimanche 21 Mai.

6h du matin un dimanche. Il fait très beau, les rues sont calmes. Le petit dej spécial semi marathon a du mal à passer. Je pars 1h avant depuis mon sud ouest londonien (Hackney se trouve au Nord Est). Dans le métro je commence très vite à croiser des coureurs. Forcément, à cette heure-ci, on s’est (presque) tous levés pour la même raison. Et puis j’en croise de plus en plus. Tout le monde a déjà le dossard, le sac plastique « Virgin Sport » sur le dos, des bouteilles d’eau à la couleur jaunâtre, un équipement sportif de pro et moi, je n’ai rien de tout ça. Pourtant je me croyais plutôt bien préparée. Je rigole toute seule et je me dis que l’année prochaine, ce sera moi qui aurai l’air d’une pro.

Et puis j’arrive à Highbury et Islington, là où tout le monde change de métro pour se rapprocher de Hackney. Et là, le quai est rempli. L’ambiance est à la fois joyeuse, dynamique et concentrée, et l’état d’esprit hyper positif.

Je commence à recevoir des messages encourageants, et je sais déjà où seront mes « Cheer up » pendant la course. Miles 5 et 12. Tout se met en place. Parfait

Une fois dans Hackney, tout le monde se dirige vers Hackney Marshes, le parc où se tient le festival sportif avec Virgin Sport. Le lieu et l’organisation sont incroyables. Des stands, des ateliers, des points info, un endroit précis où déposer ses affaires, des points d’eau, une scène, des message de motivation, et des futurs coureurs qui se préparent, le tout dans l’immensité du parc. Impressionnant. Je suis trop contente d’être là. Je dois retrouver de nouveaux coéquipiers mais tout va tellement vite que finalement, j’ai à peine le temps de me préparer qu’il est temps de se diriger vers la ligne de départ, et presque sans m’en rendre compte, je démarre la course. C’est parti. 

La course

Les premiers mètres sont assez euphoriques, je mets ma musique et ma super playlist préparée avec soin toute la semaine mais je l’entends à peine tellement l’ambiance autour est géniale. Je souris bêtement et je me dis que je suis en train de démarrer mon premier semi marathon. J’y vais tranquille, et je laisse ceux qui doivent me doubler le faire. Aucun problème pour ça. 

Les 5 premiers km sont géniaux. Ils passent relativement vite. Tout le monde est à fond, les encouragements sont nombreux et l’ambiance à son comble. Et puis forcément, à partir du 6/7, les choses deviennent un peu plus sérieuses. Je sais que je vais avoir des encouragements que j’attends avec impatience vers le 8ième km, alors à partir du 7, c’est un peu du pédalage automatique. J’avance, j’essaye de profiter de chaque moment, de prendre une bouteille à toutes les stations d’eau. Il commence à faire vraiment chaud et mes jambes commencent à tirer. Vers le 9ième km, je vois enfin une tête connue et je me sens comme une enfant qui voit le père Noël. Enorme coup de motivation qui va durer de longues minutes. L’un de mes moments préférés de la course. J’atteinds vite le 10ième km et je remarque que c’est le 10K que j’ai couru avec le plus de facilité. Plutôt encourageant.

Je continue, je sors le gel énergétique, l’équivalent des boissons énergétiques sous un format plus compact, une sorte de liquide qui aide à l’hydratation et offre un petit coup de boost en cas de fatigue. Tout va à peu près bien. Je commence à me dire que je vais vraiment le finir ce semi. A partir du 13ième km, je garde mon rythme. Il y a de plus en plus de gens qui marchent, et c’est moi qui commence à en doubler d’autres. 

La course se poursuit. On longe Victoria Park, Broadway Market, Hackney Downs, tous les incontournables pour une jolie  balade à East London (Vu comme ça, presque un autre moyen original de Visiter Londres…) et on arrive vers Startford et le parc olympique. J’atteinds aussi le 17ième km. Je n’ai jamais couru au delà, et j’appréhendais les 4 derniers kilomètres. En même temps, je découvre aussi Stratford, quartier dans le lequel je ne suis jamais allée et je trouve ça assez exceptionnel de courir dans ce contexte. On contourne l’énorme stade Olympique, on passe devant le Arcelor Mittal Orbit, cet énorme tour rouge, emblème des JO de 2012, et j’alterne entre émerveillement du contexte et muscles qui commencent à sérieusement tirer sous le soleil. Il n’y a pas vraiment de foule pour nous encourager dans cette partie, il fait chaud, impossible de se protéger du soleil qui tape, et il y a quelques petites montées pas vraiment sympas. Mais je ne lâche rien. Mes jambes tirent, mais elles continuent un peu en mode automatique. Je fatigue, ça devient vraiment dur, mais je me dis aussi que d’un côté, je n’ai pas hâte que ça se termine tellement je kiffe cette expérience.

Plus on avance, plus je croise des gens à bouts, pas mal qui marchent, et même quelques uns par terre. Avec les secours autour. Rien n’a l’air trop grave mais certains visages et états sont assez flippants. Courir sous 25 degrés à Londres, forcément, personne ne s’est entrainé dans ces conditions alors qu’il neigeait encore fin mars! 

Je ne sais plus trop comment, mais je continue, même dans les montées, je sais que je vais y arriver et je refuse de m’arrêter. Je ralentis quand il faut, je prends de l’eau à toutes les stations quitte à ralentir mon temps, mais je ne lâche rien. Et puis vers le 19/20ième km, on rerentre dans Hackney. C’est dur, mais l’ambiance redevient extatique. La foule est géniale, il y a des DJ, des pancartes d’encouragement très drôles, les enfants qui tendent les mains, les habitants qui crient, qui dansent, qui rient et qui nous rappellent de ne rien lâcher. Une vraie ambiance East Londonienne que seul un quartier comme Hackney pouvait offrir!

Je continue, les derniers 500 mètres sont un peu flous mais sur la ligne d’arrivée, je trouve même les ressources pour une dernière petite acceleration et là, ça y est, je l’ai fait! 

2h20 partagées entre l’effort, l’euphorie, l’émerveillement, la satisfaction et la joie. Beaucoup de joie. C’était encore mieux que ce qu’on m’avait dit. Il fallait vraiment le vivre pour comprendre en fait. 

Les endorphines font leur effet immédiat, je découvre tous les messages d’encouragement, j’envoie un selfie de “bon état” à mon coach Toulousain, je rejoins mes amis dans une ambiance de festival londonien comme on les aime et je me dis que j’ai déjà hâte de faire le prochain!

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Le Semi Marathon d’Hackney, c’est la course dans ces rues et ce quartier si spécial bien sûr, mais aussi toute une journée d’activités et évènements sportifs. C’est aussi la sensation d’appartenir à un mouvement, d’avoir fait un effort collectif, poussé par ceux qui courent et ceux qui encouragent, et bien évidemment, de s’être surpassé et d’avoir relevé un nouveau challenge.

L’année dernière, à la même période, je me lançais dans la randonnée de Trolltunga, un célèbre spot de rando assez incroyable et aussi assez physique, surtout dans la neige. Chaque année a ses challenges et ses surprises !

Je sais que ce n’est “QUE” un semi-marathon, mais d’une part, ce sont des récits comme celui-ci qui m’ont donné envie de courir (notamment l’excellent “Running like a girl” que j’ai dévoré il y a 2 ans) et puis j’avais envie de graver le moment ici, et de partager cette nouvelle expérience londonienne et East Londonienne un peu unique. Si vous l’avez couru aussi, n’hésitez pas à partager vos impressions (bonne ou mauvaise!), ou même à m’écrire par mail ou sur les réseaux sociaux.

Prochaine étape, déjà réservée: Le semi d’Oxford!

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