Bye Bye Tooting

Il y a 5 ans 1/2 en arrivant à Londres, j’ai emménagé à Pimlico, dans un appart que j’avais trouvé l’été avant d’arriver. Je ne l’avais pas visité mais il était dispo au bon moment, dans l’appart dans lequel une copine vivait. J’avais surtout foncé pour l’opportunité d’avoir trouvé quelque chose aussi vite et aussi central, dans mes prix, et de vivre avec une copine que j’aimais beaucoup, depuis devenue une de mes meilleures amies, sans même demander de photos ou plus de détails. J’étais tellement heureuse et pleine d’énergie d’avoir franchi le pas que rien d’autre n’importait.

C’était génial, mais après quelques mois, dès que j’ai compris que j’allais surement rester un moment à Londres, j’ai eu envie de plus grand, quite à m’éloigner un peu du centre, et de me trouver un nid dans lequel m’installer un peu pour lancer officiellement ma nouvelle vie londonienne.

Je n’avais pas vraiment de quartier de préférence, mais je connaissais déjà Tooting pour y avoir des amies qui y avaient vécu ou y vivaient toujours. Il était sur ma liste comme à peu près la moitié de la ville. Je savais surtout que c’était peu connu, à tord, et donc un peu moins cher, et très pratique d’accéder au centre, en étant situé au sud de la northern line, à 20 Minutes de London Bridge, Borough Market, et Waterloo.

Comme tout le monde, je me suis inscrite sur Spareroom, le site de référence pour trouver une colocation à Londres, j’ai répondu à quelques annonces, ai visité mon tout premier appart un dimanche soir de décembre, eu un gros coup de coeur pour le lieu, les gens, un groupe de Néo Zélandais trop sympas, la chambre, et sa situation idéale à quelques mètres du métro Tooting Bec. Le lendemain, j’ai eu la chambre et j’y suis restée 5 ans!

En 5 ans, j’ai construit toute ma vie londonienne, et alors que tous les aspects de ma vie se sont transformés chacun à leur tour, cet appart, et ce quartier, furent un peu mon ancrage. En plus d’être un super plan hyper pratique vu sa localisation, ils ont été mon repère pendant toutes mes transitions perso et pro. Et il y en eu quelques unes en 5 ans.

J’y ai vu quelques colocs défiler, mais surtout, me suis faite des amis depuis repartis vivre sur leur île à l’autre bout de la planète, et d’autres depuis restés des amies londoniennes(e)s proches, j’ai fait découvrir la raclette aux Néo Zélandais, et appris sur leur culture, leur pays, et leur accent. J’ai changé de copain, découvert Londres en couple et en célibataire, ce qui m’a valu une séries de dates plus ou moins réussis dans le pub du coin, le Wheatsheaf, un de mes pubs préférés à Londres, et pas simplement parce que c’était mon local, testé les Sunday roast de tous les pubs du quartier, passé quelques étés sur l’énorme Terrasse du Castle, le pub le plus connu de Tooting Broadway, quelques soirées au Tram and Social, la boîte locale avant qu’elle ne devienne quasi inaccessible après 1h00, évidemment brunché dans toutes les bonnes adresses locales, Mud, Flotsam and Jetsam, Brickwood Coffee and Bread, ou encore Milk, la super adresse de Balham que je ne cesse de citer dans mes adresses préférées pour bruncher à Londres, qui a eu la bonne idée d’ouvrir une branche dans le quartier il y a quelques mois, ou photographier toutes les “quotes” dans le métro, particulièrement sympas à la station Tooting Bec, en rentrant du boulot. En démarrant mon job chez Paul Smith il y a 5 ans, j’ai aussi assisté à ma première fashion week de ce créateur hors pair et employeur le plus inspirant que j’ai pu avoir, (surtout pour démarrer une  nouvelle tranche de vie en Angleterre), chez qui je suis restée 3 ans avant de m’envoler pour le monde “imprévisible” des start ups, et ai été bien contente d’avoir un super appart pas cher avec un balcon cosy quand l’une d’entre elles a coulé l’année dernière juste avant l’été (bon timing je suppose d’un côté..). J’ai vu Tooting devenir le “nouveau Shoreditch” (Seul les gens du quartier se rappellent de cette mention dans TimeOut bien sûr…), avec ses 2 marchés aux airs de Brixton Village, Tooting Market et Broadway Market, vraiment aussi cools l’un que l’autre, je faisais régulièrement quelques infidélités en allant flâner du côté de Balham, Clapham et Clapham Junction, accessibles en 10 minutes à pied ou en bus. J’y ai aussi vécu quelques moments perso mémorables. Une rupture, des rencontres, les fiançailles de ma meilleure amie, la fête des mères sur mon balcon par un beau dimanche de Mai, des “Christmas dinners” chaque année, des pots de départ, des anniversaires… Je me fournissais en baguettes et croissants chez Tartine, profité des meilleurs indiens de Londres (car c’est à Tooting qu’ils sont et pas ailleurs!), ai découvert le Miracle Morning, et par la même occasion, admiré tous les levers du soleil possibles depuis mon salon, me suis sérieusement mise au sport, ai osé rejoindre une salle de sport locale sous contrat (inimaginable il y a quelques années), et ai pu profiter de superbes footing matinaux à Tooting Bec Common en semaine ou Wandsworth Common le week-end, 2 superbes parcs.

J’y ai beaucoup ris, un peu pleuré, ai toujours été reconnaissante de la chance que j’avais de vivre dans de telles conditions, ai toujours été fière de mon quartier et de le partager à qui voulait l’entendre, et puis récemment, j’ai senti qu’il était temps de sortir de ma zone de confort. C’est un peu ma devise 2018. L’ambiance de l’appart était un peu partie avec ses habitants au fur et à mesure. J’y songeais depuis quelques temps, alors même si je ne cherchais pas vraiment, et surtout pas à repartir en coloc, quand j’ai vu cette annonce, cette maison, ces gens, et la possibilité de changer d’environnement et de me pousser un peu au changement pour aussi booster d’autres aspects de ma vie, j’ai tout de suite su qu’il fallait foncer.

C’est un peu monnaie courante de déménager à Londres. La vie en coloc fait qu’on n’est moins enraciné dans le lieu dans lequel on vit parce qu’on voit les choses différemment, les priorités sont souvent ailleurs et on profite plus de l’expérience et de la ville que des dimanches chez Ikea à meubler son intérieur. C’est un équilibre entre les 2 en fait, parce qu’on ne sait jamais vraiment combien de temps on va rester au final. Un déménagement, ce n’est pas non plus le plus gros challenge, surtout un comme le mien, mais c’est une nouvelle étape après toutes ces années, et toujours une superbe occasion de démarrer. Tout est allé si vite que je crois que je n’ai pas vraiment eu le temps d’y penser, alors c’est un peu ma façon de partager tous ces souvenirs, de les graver, de tourner la page et j’espère un peu aussi, d’attiser la curiosité pour ce quartier si vibrant.

Je vais bien évidemment préparer un gros city guide sur le quartier et ses nombreuses bonnes adresses et bons plans! Si vous connaissez ou y vivez aussi, n’hésitez pas à partager les vôtres aussi!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You May Also Like